Célie, la badooïenne netlogueuse (1)
C’est au début de mon inscription sur Badoo, lorsque ma position dans les listes de recherche me permet encore de recevoir des visites spontanées, que je fais la connaissance de Célie. Histoire que ma fiche ne se résume pas à quelques photos et quelques paramètres sur moi – ce qui m’aurait définitivement noyé dans la masse des autres inscrits – j’avais écrit deux petits articles. Ils donnaient l’occasion à mes visiteuses d’en savoir un peu plus sur mon style et ma sensibilité et de se trouver éventuellement des affinités intellectuelles avec moi. C’est donc sur le sujet de ces textes que Célie m’aborde. N’étant pas connectés au même moment, nous échangeons d’abord quelques phrases en différé :
Il nous faudra attendre le jeudi suivant avant de nous croiser sur le site et de pouvoir entamer une première petite conversation d’un quart d’heure. Entre temps, j’étais allé voir son profil pour voir à qui j’avais affaire : une jeune femme de 30 ans plutôt petite, avec de longs cheveux blonds et une jolie silhouette. Assez charmante, sans plus. Son petit texte et ses goûts affichés sur son profil me laissent entendre qu’elle est plus intelligente que je ne l’aurais pensé d’après ses photos.
Le lendemain, nous nous retrouvons sur Badoo et avons l’occasion de discuter un peu plus longtemps ensemble, pendant près de deux heures. J’en profite pour la questionner sur sa perception de Badoo dont je n’ai à ce moment qu’une opinion très partielle. Elle le perçoit plus comme un site de rencontres que comme un site de réseau social. Elle me donne également l’adresse de son profil sur Netlog où elle y met quelques photos d’elle supplémentaires et quelques petits écrits. Elle me parle de ses relations passées et m’apprend qu’elle a un enfant de six ans et demi (voilà qui fixe définitivement les limites de ce que je peux envisager au mieux avec elle). En dehors de ces considérations, elle est très sympathique, intéressante et réactive. Et compte-tenu des profils courants sur lesquels je tombe régulièrement sur Badoo, je peux m’estimer chanceux d’avoir une interlocutrice de cette qualité, capable de composer des phrases entières, ponctuées et vocabularisées…
Le lundi suivant, nous nous croisons à nouveau sur Badoo. Et notre conversation va nous amener pour la première fois à envisager de nous rencontrer :
Dans la suite de notre conversation, nous en venons à envisager plus sérieusement de boire un verre ensemble. L’idée me plaît : ce sera ma première rencontre avec une fille de Badoo (sympathique en plus), ce qui sera un sujet de discussion passionnant pour moi qui découvre tout juste ce site gratuit qui m’en a mis plein la vue. Imaginez en plus : ce sera ma première rencontre Internet hors Meetic !
Vu son âge et son enfant, je me sens tout de même obligé de lui préciser mes attentes hypothétiques en terme de relation, à laquelle elle ne risque pas de correspondre. C’est peut-être maladroit d’aborder le sujet alors qu’on ne se connaît pas et qu’il n’y a rien vraiment à envisager mais je ne connais pas ses attentes et ça ne sert à rien de risquer de lui donner des espoirs inutiles, vu que je n’ai aucunement l’intention de recomposer quelque foyer que ce soit. J’attends de cette rencontre au pire une conversation sympathique autour d’un café avec une fille de Badoo. Au mieux, une rencontre un peu plus sensuelle, s’il y a un peu de feeling. Pourquoi pas. D’autant plus que les photos bonus sur son profil Netlog sont un peu plus sexy que celles de Badoo et qu’elle a l’air d’avoir un corps appétissant.
Finalement, sa super soirée concert est tombée à l’eau. Bien fait !
5 commentaires :
« C’est peut-être maladroit d’aborder le sujet alors qu’on ne se connaît pas et qu’il n’y a rien vraiment à envisager mais je ne connais pas ses attentes et ça ne sert à rien de risquer de lui donner des espoirs inutiles »
Ah, tu finis par admettre que ce genre de mise en garde, c’est « peut-être maladroit » ^_^
Je trouve finalement le mot très juste : nécessaire, certes, mais maladroit, malvenu en apparence, mal à propos…
Tu lui as donc dit : »Tu as un enfant, hors de question pour moi de recomposer quelque famille que ce soit, donc si nous nous rencontrons n’espère rien de plus qu’une histoire « sensuelle »?
Je me trompe sûrement mais j’ai comme l’impression que tu catégorises très aisément les jeunes filles avec lesquelles tu échanges, voire les gens d’une manière générale.
Comme si une femme inscrite sur un site de rencontre ayant un gamin souhaitait forcément recomposer sa famille et trouver un nouveau papa à sa progéniture.
Tu es mieux placé que moi pour formuler ce postulat, si tant est que tu le formules.
Mais l’éventualité d’une véritable histoire avec une femme ayant un enfant t’est-elle à ce point inconcevable?
Si la personne te plaît, l’enfant constitue-t-il réellement un frein ?
Plus je te lis ton blog – que j’apprécie beaucoup et que je suis depuis ses débuts – plus je te vois comme ces étudiants qui créent la femme parfaite dans la série ado « Code Lisa ».
Parfaite, mais virtuelle.
Comme si tu voulais tomber amoureux « sur le papier » avant même d’avoir rencontrer la personne, comme si la voulais en cohérence avec la moindre de tes attentes, et j’ose même aller jusqu’à supputer que tu recherches une femme à ton image, en tous points.
J’attends néanmoins la suite avec impatience.
Ce n’est pas une critique c’est réellement mon ressenti.
Kalinka, c’est peut-être mon tort, en effet, de considérer cette fille comme une mère avant d’être une femme. Cela trahit peut-être que je m’imagine qu’une mère célibataire ne peut être qu’une femme en détresse à la recherche d’un homme dans son foyer, qu’elle n’a plus le temps de s’amuser, et certainement pas de faire des rencontres qui n’ont pas vocations à long terme. Alors que c’est vrai qu’avoir un enfant, au delà de constituer tout de même de pesantes responsabilités, ça n’empêche de pas continuer à avoir envie de faire ce qu’on veut.
Cela dit, si la vocation de chacun, c’est quelque part de trouver le grand amour, les mères célibataires ne sont-elles pas plus pressées encore que les autres ? En tout cas, me méfiant des gens (et en ce qui me concerne : des filles) qui mettent des espoirs démesurés dans les sites de rencontres, je m’imagine que c’est encore pire chez une mère célibataire.
L’éventualité d’un histoire avec une femme ayant un enfant, ce n’est pas absolument inconcevable pour moi, mais c’est quand même vraiment très très peu envisageable. Déjà, je recherche des filles plus jeunes, lesquelles n’ont pas encore d’enfants (en tout cas, pas dans les catégories socio-professionnelles que je « recherche » !). Et d’autre part, j’aimerais bien découvrir ce que c’est que d’avoir un enfant en même temps que ma compagne, c’est quelque chose que j’imagine beau à partager. Mais en effet, si je tombais fou amoureux d’une fille avec un enfant, je suppose que je serais capable de voir au delà. Mais quand même avec difficulté. Pour répondre à ta question, bien sûr que l’enfant constituerait un frein. Un frein, ce n’est pas un mur. Et un enfant, ce n’est pas un poisson rouge.
Je ne cherche pas du tout une femme parfaite qui serait à mon image en tous points. Il y a un certain nombre de points qui sont pour moi essentiels (de part la haute estime que je porte à ce qu’est l’idée d’une relation amoureuse), d’autres ne le sont pas. Et il y a au contraire des différences que j’apprécie. Je ne cherche pas à tomber amoureux sur le papier, comme tu le dis. C’est l’inverse : le papier qui m’apporte des indices sur l’impossibilité d’une relation ou d’une compatibilité dans ce que j’attends d’une relation amoureuse. Je suis comme tout le monde ou du moins certainement comme toi : on visite des profils de célibataires et il y a des indices qui nous confirment qu’avec untel, ce serait absolument impossible. Visite des profils sur Badoo, et tu vas vite te rendre compte tout seule que « impossible » est un mot qui te reviendra souvent à la bouche. ;-)
Je comprends que mon blog puisse donner l’impression que je suis un éternel insatisfait. Mais ce n’est pas vrai. Tout ça est lié au fait que je raconte tout, y compris des histoires qui ne comptent pas, comme cette rencontre avec Célie. Quand on est inscrit sur un site de rencontres, on est amené à être mis en relation avec des dizaines et des dizaines de célibataires. Penses-tu vraiment qu’il est possible de se marier avec ne serait-ce que le dixième ? Ou as-tu plus d’exigences dans ce que tu attends d’une relation à long terme ?
Permets moi de relever le « je me méfie des femmes qui placent des espoirs démesurés dans les sites de rencontres ».
Je ne crois pas me tromper en soulignant que si tu es toi même inscrit sur ce type de site depuis plusieurs années, et que bien qu’insatisfait de leur fonctionnement ou des expériences qu’ils t’ont apportées tu y reviennes toujours, c’est bien que tu fondes toi même de grosses espérances quant à ce que tu pourrais y trouver dans l’absolu – La Fille Formidable, l’Arlésienne, la perle rare, la femme de ta vie même peut-être.
Tes rencontres, les liens que tu tisses, ne sont pas que le fait du rendez-vous blogo-sociologique dont tu nous gratifie.
j’imagine qu’ils relèvent d’une démarche bien plus personnelle, voire existentielle, que ce petit manuel du « dragueur virtuel » averti.
Puisque tu m’interroges sur ma conception des choses, j’étais moi même une meeticienne intermittente, j’ai eu une bonne dizaine de rendez-vous par ce biais, vécu quelques histoires, constructives ou non.
J’avais aussi comme critère de base la syntaxe, l’orthographe, et l’humour.
Et puis, un soir, un garçon « différent » de celui que je me façonnais mentalement comme l’être idéal, qui faisait des fautes, qui ne maniait pas le second degré, m’a envoyé un message.
J’étais un peu lassée de reproduire toujours le même schéma avec le même type d’homme, et pour une fois j’ai laissé mon filtre mental de côté et je lui ai répondu.
Je t’épargne les détails de tout ce qui aurait pu etre rédibitoire en temps normal et qui chez lui m’est apparu comme terriblement touchant et rafraichissant, la moral de l’histoire c’est que nous sommes ensemble depuis près de deux ans et que lors de notre première conversation j’avais bloqué sur le mot « sympa » écrit avec un « i » je serais peut-être passée à côté de l’homme de ma vie.
(Désolée si ce lourd commentaire manque de sens et d’aération j’espère qu’on en saisit le propos néanmoins…)
Kalinka, mais non ton commentaire n’est pas du tout lourd, où vas-tu chercher ça ? Au sujet de ma phrase « je me méfie des femmes qui… » : ce n’était pas un reproche envers les gens qui nourriraient de trop grands espoirs, mais plutôt une forme de prévenance de ma part. C’était « se méfier » au sens « être sur ses gardes ». Ayant moi-même par le passé été victime d’une bien trop grande espérance et confiance envers les sites de rencontres (comme tu le rappelles), je suis particulièrement attentif à celles et ceux qui seraient susceptibles d’être dans cette situation. Et quand je pressens une attente forte, si je vois que de mon côté de toute évidence, rien n’est possible, je me sens le devoir de le dire. Des mères célibataires avec un quotidien difficile (financièrement et temporellement), il y en a des paquets. Je n’ai pas envie de lui faire perdre son temps et de risquer de la blesser en la trompant.
Pour ce qui est de mon rapport aujourd’hui aux sites de rencontres, non je n’en suis pas insatisfait. Ce sont les gens de manière générale qui ne me satisfont pas. Le principe même du site de rencontres, ça me paraît à moi très bien. J’y ai fait de jolies rencontres et je ne m’en plains pas. Et oui, bien entendu que la vocation première de mon blog n’est pas d’analyser ce que sont les sites de rencontres. Son sens premier, c’est bien celui de faire des rencontres et de vivre des relations. Avant d’y exposer un point de vue, je m’y expose personnellement.
Pour ta relation, oui je comprends tout à fait que ce soit possible. J’espère que tu ne crois pas que je suis un obsédé de l’orthographe et de la syntaxe. Simplement, pour moi il y a un fossé entre une écriture imparfaite et ce qui tient de l’illetrisme. Pour le reste, je ne suis pas si surpris par ton récit parce que je pense que nous avons tous des attentes différentes en terme de relation. Ce qui est essentiel pour les uns ne l’est pas pour les autres. Est-ce que ton ami ne manie pas le second degré de manière générale ? Ou est-ce que c’était simplement sur Meetic parce qu’il n’était pas familier de cet outil, par exemple ? Car ce sont deux choses différentes pour moi. Et qu’est-ce que tu considères comme important dans une relation ? Et qu’est-ce qui ne l’est pas ? (Bon, c’est une question optionnelle, hein. Tu n’es vraiment pas obligée d’y répondre si ça t’embête parce que c’est certainement compliqué à écrire ! ;-) )
Après, pour ce qui est du niveau de syntaxe et d’orthographe, il faut voir. Mais sauf exception particulière (lorsque l’on est dyslexique par exemple), quelqu’un qui ne maitrise pas un minimum la syntaxe et qui a un vocabulaire limité est tout autant limité dans son raisonnement intellectuel. Que ça fasse plaisir ou non, c’est ainsi ! Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en dessous d’un certain niveau écrit, on n’a aucune chance de réussir le concours d’entrée des grandes écoles.
En ce qui me concerne, ce que j’aime (entre autres, of course) dans mes rapports aux autres (amicaux comme sentimentaux, donc), c’est de pouvoir discuter et réfléchir ensemble, de confronter ses points de vue et de développer ses raisonnements. Si ça, ce n’est pas possible parce qu’on est sur un « plan de réflexion » différent comme me disait un ami récemment, ben ça limite (pour ne pas dire interdit) la discussion.
Les commentaires sont fermés.